Un nouveau rapport sur les dégâts qu’aurait internet sur la mémoire humaine ravive cette idée que l’usage d’internet nous rend stupides. Publiée dans Science Magazine et reprise par CNN, l’étude indique que nous déléguons de plus en plus aux machines et à internet en particulier la lourde tâche de se souvenir des choses. C’est à dire qu’une personne interrogée ne saura plus répondre à une question mais indiquera plutôt où trouver la réponse, on répondra par la source. Nous avons appris à chercher, internet nous montre où se trouve la réponse à une question que l’on se pose. Toute une manière de voir le monde change sous nos yeux. L’idée que nous serions en pleine dégénérescence avec l’aide de Google, date de 2008 environ. Nicolas Carr publie un article qui explique que son comportement évolue avec l’utilisation du net, on perd l’habitude de lire de longs articles, on pense différemment. Internetactu.net a traduit le texte, à lire ici, attention c’est un peu long…donc perdez votre habitude de lire des articles de 10 lignes seulement pendant un instant.
Comme l’a dit un de mes professeurs de emarketing, Google a fait sa fortune sur la fainéantise des gens, c’est parce qu’on est tous feignants que Google est riche, si on avait été capable de taper le nom de domaine des sites que l’on visite dans la barre en haut, on aurait donné moins de pouvoir à Google. Avouez que vous taper dans le moteur de recherche de Google non seulement des requêtes mais aussi des sites que vous visitez régulièrement, mais la flemme de le mettre en favoris ou de taper l’url vous force à taper le nom dans la barre de Google, par facilité. La personnalisation des recherches, en étant loggé à son compte Google a le potentiel de tuer la sérendipité, la découverte, l’inconnu ou pour le moins que des opinions contraires ou éloignées de la mienne ne viennent remonter en résultats de recherche. Comme les propriétés privées américaines bien gardées, on vivra en vase clos. Est-ce que le web déshumanise? La vague du social nous martèle exactement l’inverse, on communiquerait plus, mieux? Il faut évoquer également la masse d’informations qui nous plonge dans l’instantanéité, on répond alors par des émotions fugaces, on prend des décisions trop rapides par crainte de ne pas agir assez vite…
La revue Books a consacré sa couverture estivale 2010 à ce sujet.
Il ne s’agit pas vraiment de parler ici de la perte d’autorité, de légitimité dans l’information, de repères parmi la foule d’amateurs qui fait trembler les journalistes, comme l’évoque Benoit Sillard dans la deuxième partie de son article ici. Nous évoquons ici plutôt l’impact qu’a l’usage du web sur nos comportements, notre manière d’appréhender le monde voire notre psychisme. Lire cet article pour aller plus loin.
Et vous, vous réfléchissez moins depuis que vous avez le web?