J’ai le plaisir d’interviewer aujourd’hui Bertrand Jonquois, fondateur de l’agence GO SHOP. Alors que les sujets du drive to store, des magasins connectés et du marketing de la géolocalisation sont dans toutes les discussions, certains agissent pour en faire une réalité. Bertrand n’est pas un inconnu dans le monde digital puisqu’il a crée la filiale d’Overture avant d’intégrer Yahoo et a co-fondé l’agence mobile Nemo Agency. Connaissant à la fois les techniques marketing du web et la complexité de l’environnement mobile, ses clients ont de bonnes chances d’être bien conseillé face au défi du cross-canal. Il est également membre du conseil d’administration de la MMA et co-organisation des Mobiles Monday. GO SHOP s’est à peine lancé en Mars qu’elle annonce une entrée dans son capital en la personne de Benoit Corbin, une figure importante dans le marché du mobile et fondateur d’Ocito.
VT : Quelle est votre vision du marché mobile aujourd’hui ?
BJ : On est clairement dans la même situation qu’au début de l’internet, il y avait déjà plein de possibilités media et d’usage mais les marques n’avaient pas de site web ! On avait une expression à l’époque pour cela « la pelle et la pioche », il fallait construire un socle, des fondations. C’est la même chose avec le mobile aujourd’hui, il faut équiper les annonceurs d’une ou plusieurs destinations mobile en premier lieu pour pouvoir ensuite travailler sur du média et mener des actions marketing.
VT : Question classique mais incontournable, combien coute une application ?
Bertrand Jonquois : C’est toujours très difficile de répondre à cette question, tout dépend du projet du client et de l’état des compétences digitales et du système d’information chez l’annonceur. Pour une application de marque qui a pour objectif d’apporter un service au client, lui permettre de consulter son compte par exemple, il faut que l’application puisse communiquer. Cela implique de récupérer les différents flux nécessaire auprès de la DSI de l’annonceur, les adapter si nécessaire aux normes d’Apple par exemple, les sécuriser…Dans ces cas-là, le coût peut vite monter dans la fourchette haute et les délais avec. La fourchette est donc grande, cela peut aller de 20K€ pour une application simple à 100K€ et plus en fonction de la complexité du projet.
VT : Une fois l’application faite, quels sont les moyens les plus efficace de la mettre sur le marché et à quel coût?
BJ : Les plans média mobiles sont encore modestes. Le marché du display mobile est de 37M€ en 2011 selon la dernière étude du SRI. Un plan d’applications passe d’abord par des RP digitales auprès des blogs et sites de la communauté de la plateforme sur laquelle est développé l’application, les solutions de promotion dans les stores d’application, et enfin un plan média mobile.
VT : Pensez-vous que le mobile sera intégré au sein des équipes digitales traditionnelles et notamment au sein des principaux groupes d’agences de communication ?
BJ : Il y a beaucoup de spécificité au mobile qui peuvent freiner ce mouvement. Il faut bien comprendre que le web s’est construit avec l’ecommerce, ensuite les marques se le sont appropriées. Sur le mobile la situation est différente, il est clair qu’une partie des transactions et du business passera par le mobile, une partie du chiffre d’affaire de l’ecommerce et du business purement digital comme l’in-app payement par exemple. La voie la plus importante est le changement que le mobile va apporter dans le monde réel, on sort du web. L’enjeu et le moteur ne sera pas l’ecommerce mais d’autres choses tout aussi importante comme la relation client et la création de trafic en magasin par exemple. Les agences de communication globales n’ont pas encore besoin ni d’ailleurs l’intérêt d’intégrer le mobile. Par ailleurs, il y aura toujours de la place pour des plus petites agences, on le constate d’ailleurs sur le search de gros annonceurs font le choix aujourd’hui de sortir leur budget de leur agence principale pour travailler avec des spécialistes.
VT : Quel est le levier mobile principale de création de trafic en magasin ?
BJ : Sans hésitation le SMS, une marque de distribution qui veut créer du trafic en magasin cible une zone géographique précise, au-delà de ce ciblage, il faut toucher tout le monde. Le SMS est le seul moyen compatible avec tous les terminaux, c’est son avantage principal. Son deuxième avantage et qu’on est quasiment sur de sa lecture et dans un délai raisonnable. Un email sur mobile ou même une notification de smartphone n’est pas forcément lu au moment de sa réception, le SMS l’est généralement.
VT : Quels sont les autres fonctionnalités du mobile que les marques peuvent utiliser avec efficacité dans leur plan marketing ?
BJ : Il est clair que le couponing et la carte de fidélité dématérialisée vont être prochainement de très gros sujet. Nous avons organisé un Mobile Monday sur le NFC il y a quelques jours, et c’est vraiment un sujet passionnant. On en parle communément pour une utilisation de paiement, c’est juste mais ce ne sera pas selon moi son utilisation la plus importante. Le paiement en NFC va avoir du mal a rivalisé avec la carte bleu, il va avoir du mal à trouver sa place entre la CB et les pièces de monnaies pour les petits montants, sans parler de la commission qui sera également un frein. Sur des paiements réguliers type d’abonnement cela aura du sens, au-delà, ce sera plus difficile. Par contre, l’authentification et de la reconnaissance client vont être des utilisations du NFC vraiment génératrice de valeur pour les marques.
Visitez le site de la première agence dédiée au retail GO SHOP et suivez les sur twitter @goshop
Merci !
2 comments to “Interview Bertrand Jonquois”
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