Alors que le dernier rapport de Rubicon Project liste le TOP 10 des annonceurs en RTB sur le web (Zalando, Price Minister et La redoute en tête), nous allons nous intéresser au RTB sur le mobile. Pour rappel, le display en France est un marché d’environ 650M€ sur un total de la publicité digitale de 2,7 milliards d’euros pour 2012, selon l’estimation du SRI et de Capgemini. La part du display achetée en RTB sera d’environ 8% en 2012. Le display mobile sera d’environ 50 à 60 millions d’euros cette année et la part du RTB sera probablement très faible.
La croissance du RTB
L’IDC a publié récemment un rapport, sponsorisé par Pubmatic, estimant que le RTB au global passerait de $ 1,4 Md à $13,9 Mds en 2016, soit 20% du marché global. En France, on passerait sur la même période de 30 à $250M. La forte croissance du RTB sera portée par le levier des ventes indirectes (les inventaires non invendus), puis le mobile et la vidéo et enfin par l’inventaire direct et premium. Le point positif sur le mobile c’est que les éditeurs vendent peu en direct leur inventaire et que les dispositifs OP SPE ou premium sont relativement rares. Cela facilitera probablement le basculement au tout RTB. La bonne nouvelle de ce mode d’achat c’est qu’il a des effets positifs des deux côtés de la chaine, les éditeurs améliorent leur eCPM et les annonceurs, bien que payant parfois plus cher leur impression, constatent un meilleur ROI grâce à un meilleur CVR du fait de l’utilisation des datas et des optimisations en temps réel. L’autre bonne nouvelle c’est les économies de structures réalisées. Google vend déjà une bonne partie de son inventaire en RTB et fait 4 fois le CA par employé versus un Yahoo qui dispose d’une force de vente importante. La mauvaise nouvelle est la restructuration des équipes que cela implique en agence et en régie.

Le RTB sur mobile
Il y aurait déjà plus d’un milliard d’impressions disponibles sur l’adexchange de Google. Le marché se construit avec l’arrivée d’autres marketplaces mobile comme Mobfox, Nexage, Mopub et l’arrivée de DSP spécialisés comme Strikead. Pour avoir une vision exhaustive des acteurs de la publicité mobile, voir le panorama publié sur ce blog récemment. Selon l’IDC, les premiers investissements réellement RTB sur le mobile sont attendus en 2013, à hauteur d’environ $40M pour atteindre les 500M en 2016. Un levier important dans l’eco-système sera tout comme en web, la mise en place de private adexchanges. Samsung avait annoncé sa place de marché en avril dernier déjà, powerded par OpenX.

OpenX a récemment animé un webinar très intéressant sur sa vision du marché du RTB Mobile. OpenX est une entreprise technologique anglaise orientée publisher, SSP, Adserving et Yield management. La société a annoncé le lancement de l’adexchange privé de Samsung en Avril dernier, appelé le Samsung AdHub.
Les eCPM mobile :
L’adexchange Mopub a publié une étude présentant les eCPM sur son réseau d’environ 20 milliards d’impressions par mois. A noter que Publicis et Orange viennent d’investir 12 millions de dollars dans la jeune start-up créée par d’anciens Google et Admob. Voici les enseignements de cette étude :
- iOS propose de meilleur eCPM : $0,72 versus $0,43 pour Android
- Android rattrape doucement ce gap avec une augmentation régulière de son eCPM
- Les eCPM sur tablettes sont nettement supérieurs, frôlant le dollar sur l’iPad par exemple
- Le rich media, avec le standard MRAID augmente les CPM de 25%, de 0,5 à $0,74 par exemple
- La date et les ciblages sémantiques augmentent le CPM d’autant, de 0,57 à $0,79

Les 4 sujets qui freinent le RTB mobile :
- Standardisation des formats publicitaires : un effort reste à faire malgré les standards publiés par la MMA et l’IAB.
- Standardisation des données : plusieurs acteurs de l’industrie (Nexage, Pubmatic, Smaato, DataXu, Fiksu, Jumptap et X+1) ont formé le comité Mobile OpenRTB pour standardiser les API , la version 2.0 est disponible depuis janvier 2012.
- Cookies : les navigateurs mobile n’acceptent pas les cookies par défaut, quant aux applications ce n’est tout simplement pas possible.
- Temps de réponse : l’affichage d’une page et des publicités devrait se faire en moins de 30 ms, ce qui est encore difficile en 3G, la 4G devrait faciliter cela.
En résumé, nous pouvons dire que la publicité mobile décolle et n’échappera pas à la révolution du RTB. Par contre, un certain nombre d’obstacles reste encore à dépasser, l’horizon 3 à 4 ans semble raisonnable pour que ce marché deviennent mature.
Pour une vision plus globale du marché du mobile et de son impact sur les stratégies marketing, je vous invite à lire ma thèse sur le sujet « La révolution mobile, vers le shopping 3.0? ».
Vincent Tessier
4 comments to “La publicité mobile en RTB et sur les adexchanges”
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wael - 14 mai 2016 at 15 h 45 min
excellent article .